La décision de vaccination contre la leptospirose ictéro-hémorragique est décidée au cas par cas après appréciation du risque par le médecin
du travail. La check-list proposée ci-dessous peut être une aide à la décision. (fichier à télécharger ci-après : vaccination leptospirose )
Checklist |
Fait |
PREALABLES A LA DECISION DE VACCINATION
- MISE EN ŒUVRE DES MESURES DE PREVENTION COLLECTIVE
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- MISE EN ŒUVRE DES MESURES DE
PREVENTION INDIVIDUELLE
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- INFORMATION SUR LA MALADIE
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- INFORMATION SUR LES COMPORTEMENTS A RISQUE
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- EFFICACITE RELATIVE DU VACCIN
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- CONTACTS FREQUENTS AVEC
DES LIEUX INFESTES PAR DES RONGEURS pour certaines activités à risque
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INTERROGATOIRE
- SUR-RISQUE si activité de loisirs à risque (baignade en eau
douce..)
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- SUR RISQUE si maladie chronique
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- Effets secondaires du vaccins déclaré comme accident du travail
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ANTEDEDENTS
- Maladie chronique
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- anaphylaxie au vaccin ; allergie à un constituant du vaccin
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CONTRE INDICATIONS TEMPORAIRES
- FIEVRE MALADIE AIGUE
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- Poussée aigue d’une maladie chronique
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- GROSSESSE en cours
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INFORMATION A PROPOS DE LA VACCINATION
- LA VACCINATION NE PROTEGE
PAS CONTRE TOUTE LES LEPTOSPIRES
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- INJECTION SOUS-CUTANEE LENTE (1 minute)
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MATERIEL
- ALCOOL A 70°C, COTON
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- CONSERVATION DU VACCIN 4 à
8°C
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- BOITE A DASRI pour évacuer les seringues usagées
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- CAT en cas d’anaphylaxie , ADRENALINE
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CAT ET EFFETS SECONDAIRES DU VACCIN
- INFORMATION SUR LES EFFETS SECONDAIRES VACCIN
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- SURVEILLANCE MEDICALE APRES VACCINATION (immédiate, et à 24h)
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- DECLARATION AU LABORATOIRE et au CENTRE DE PHARMACOVIGILANCE
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TRACES DE L’INFORMATION DONNEE AU SALARIE
- DOSSIER MEDICAL : nature, date et numéro de lot
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- TRACE ECRITE DE L’INFORMATION DONNEE
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- DOCUMENT SIGNE PAR LE SALARIE
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RESPONSABILITE
CIVILE DU MEDECIN VACCINATEUR
- RISQUE VACCINAL pris en
compte par l’assurance responsabilité civile du médecin
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La vaccination contre la leptospirose a été mise en place
en premier lieu pour les égoutiers de la ville de Paris dès 1969 et rendue
obligatoire par un arrêté du 24 août 1976. Dans l’entreprise de traitement des
eaux où l'étude a été réalisée en 2013 (http://soignerletravail.blogspot.fr/2013/11/la-prevention-de-la-leptospirose-une.html) la vaccination contre la leptospirose a débuté vers les années 1980 puis
a été généralisée pour une part dans une des trois Régions dans les années 1990.
Elle est recommandée par l’employeur.
Le vaccin disponible en France est un vaccin à agents
inactivés, comprenant deux cent millions d’unité de Leptospira Interrogans
icterohaemorrhagiae par dose soit un millilitre. Après un interrogatoire à la
recherche de contre-indications (ATCD d’anaphylaxie au vaccin, allergie à un constituant,
fièvre, maladie aigüe ou poussée d’une maladie chronique) un examen clinque
systématique, une désinfection du plan cutané avec de l’alcool à 70°, le vaccin
est injecté lentement en sous cutané après avoir été réchauffé entre les mains
ou à l’air ambiant.
Dans l'étude le taux de vaccination est estimé à environ 93.8% (95% à la Ville de Paris). Le coût de chaque vaccin est à prendre en compte. Il est estimé à environ 70 euros par vaccin et le schéma vaccinal est lourd avec deux injections à quinze jours, rappel à 6 mois puis tous les deux ans. Les salariés sont informés que l'efficacité du vaccin est incomplète (40%) et qu'il ne protège pas contre toutes les leptospires, malgré une possible efficacité croisée du vaccin.
Les indications selon le calendrier vaccinal 2013 sont les suivantes : « Proposée par le médecin du travail, au cas par cas après évaluation du risque après s’être assuré de la mise en œuvre des mesures de prévention générales et individuelles et après information sur la maladie, les comportements à risques et sur l’efficacité relative du vaccin, aux personnes exerçant une activité professionnelle exposant au risque de contacts fréquents avec des lieux infestés par les rongeurs, telle qu’elle peut se présenter dans les cadres suivants :
Dans l'étude le taux de vaccination est estimé à environ 93.8% (95% à la Ville de Paris). Le coût de chaque vaccin est à prendre en compte. Il est estimé à environ 70 euros par vaccin et le schéma vaccinal est lourd avec deux injections à quinze jours, rappel à 6 mois puis tous les deux ans. Les salariés sont informés que l'efficacité du vaccin est incomplète (40%) et qu'il ne protège pas contre toutes les leptospires, malgré une possible efficacité croisée du vaccin.
Les indications selon le calendrier vaccinal 2013 sont les suivantes : « Proposée par le médecin du travail, au cas par cas après évaluation du risque après s’être assuré de la mise en œuvre des mesures de prévention générales et individuelles et après information sur la maladie, les comportements à risques et sur l’efficacité relative du vaccin, aux personnes exerçant une activité professionnelle exposant au risque de contacts fréquents avec des lieux infestés par les rongeurs, telle qu’elle peut se présenter dans les cadres suivants :
- Curage et/ou entretien de canaux, étangs, lacs,
rivières, voies navigables, berges
- Activité liées à la pisciculture en eaux douces
- Travail dans les égouts, dans certains postes
exposés des stations d’épuration
- Certains activités spécifiques en eaux douces
pratiquées par les pêcheurs professionnels, plongeurs professionnels,
gardes-pêches
- Certaines activités spécifiques aux COM-ROM (ex
DOM-TOM) »
Il n’est pas proposé dans l'étude de conduite à tenir particulière en
cas de risque présent lors d’activité concomitante de loisirs, ni en cas de
maladie chronique car le cas ne s'est jamais présenté. Ces dernières années, dans plusieurs cas, des
effets secondaires importants du vaccin ont été observés dont un malaise et
des réactions locorégionales importantes dont certaines ont nécessité un séjour
aux urgences.
Aucun accident du travail n’a été déclaré. Une fois seulement, à notre
connaissance, une déclaration d’effets indésirables a été faite au laboratoire
et au centre de pharmacovigilance.
Il est important que le médecin vaccinateur ait une assurance responsabilité civile qui couvre le risque vaccinal. D'autre part, une trace écrite de la
vaccination est gardée systématiquement dans le dossier médical. Etant donnée que le défaut d’information devient depuis une jurisprudence en 2012 un
préjudice moral qui doit être réparé, c’est au médecin de rapporter la preuve
de cette information. (Jurisprudence de fin 2012, CA 14 novembre 2012, n°
11/1179 de Bordeaux ).
La responsabilité du médecin peut être recherchée en cas
de vaccination recommandée en cas de contamination d’un salarié non immunisé
en invoquant une mauvaise appréciation du risque auquel l’agent était exposé, en cas d’accident post-vaccinal pour manquement à
l’obligation de moyen et/ou à l’obligation d’information, ou en cas de refus par le salarié d’une
vaccination non obligatoire, l’éviction du poste ne peut se justifier à moins
de risque particulièrement grave, non ou difficilement traitable, et pour
lequel on dispose d’un vaccin dont l’efficacité et l’innocuité sont reconnues.
L’employeur lors de l'enquête dit tenir à jour une liste des salariés vaccinés. Cette pratique reviendrait à transmettre la liste d’une recommandation en cas de vaccination recommandée. Transmettre la liste des avis d’aptitude rédigés par le médecin du travail à l’employeur est suffisant. Depuis la décision du tribunal administratif fin 2012 qui mets fin à l’obligation vaccinale à la Ville de Paris cette pratique va être remise en question.
La survenue d’une maladie professionnelle, en l’absence de vaccination d’autant plus si celle-ci a été recommandée par le médecin du travail renvoie à une responsabilité accrue de l’employeur, et même le cas échéant de faute inexcusable. On ne peut pas dire non plus que le fait qu’il y ait eu vaccination et tout de même une maladie professionnelle écarte toute responsabilité de l’employeur.
Le DOSAGE DES ANTICORPS peut-il est une alternative à la vaccination contre la leptospirose? Le principe de la vaccination infectieuse consiste à introduire chez un individu une préparation
antigénique dérivée de ou similaire à l’agent infectieux de manière à lui faire
produire une réponse immunitaire capable de le protéger contre les aléas de
l’infection naturelle ou d’en atténuer les conséquences. Les vaccins stimulent
la production d’anticorps protecteurs. La mesure du titre des anticorps est le
moyen le plus utilisé en pratique pour évaluer l’immunisation induite par les
vaccins (exemple : anticorps anti-HBs pour la vaccination contre l’hépatite B).
Ce sont les immunoglobulines. La surveillance des anticorps a été réalisée dans l'étude par un,
voire deux médecins sur les 19, afin de proposer un protocole alternatif pour
les rappels vaccinaux des salariés exposés ayant eux des effets indésirables
généraux ou locaux généraux. Cette pratique est arrêtée depuis juin 2012. En effet le CNRL (Centre National de Référence des Leptospires) a réalisé de tels dosages par le passé mais en absence
d’évidence de corrélation ceux-ci ont été arrêtés. En effet rien ne permet de dire qu’à partir d’un certain taux d’anticorps la personne vaccinée contre la leptopsirose ictérohémorragique est toujours
protégée.
Recommandations du CSHPf de 2005 à propos de
la leptospirose professionnelle
Vaccin Spirolept http://www.imaxio.com/upload/editorHTML/Spirolept/Notice.pdf
CALENDRIER VACCINAL 2013 : BEH ou InVS
Déclaration effets secondaires
Formulaire en cas d'effet
indésirable de la vaccination (CERFA N°10011*02) http://ansm.sante.fr/
Législation et vaccination
“Lettre
circulaire du 26 avril 1998 relative à la pratique des vaccinations en milieu
de travail par les médecins du travail.” Inspection Médicale, 1998 www.istnf.fr/_admin/Repertoire/.../14-101207123245.pdf
Bayeux-Dunglas M.C., Caron V., and Le Bâcle C. “Place et limites
de la vaccination en santé au travail: Audition d'experts.” INRS Document
pour le médecin du travail (n°116, 2008)